Choisir le bon programme de maintenance pour votre appareil

Au dire des experts, choisir le bon programme de maintenance payable à l’heure (PpH) peut ajouter des millions à la valeur de votre appareil. Cet article vous propose les points essentiels à considérer.

La maintenance d’un moteur d’avion n’est pas sans conséquence sur l’ensemble des coûts d’exploitation. Voilà pourquoi de nombreux propriétaires et exploitants d’appareils souscrivent un programme payable à l’heure. En payant simplement un taux horaire établi en fonction du nombre d’heures de vol mensuelles, ils arrivent à prévoir tous leurs coûts de maintenance, sans surprise.

Pour comprendre le plein potentiel du programme de maintenance PpH, les propriétaires et exploitants devraient se poser une série de questions pour s’assurer que ce programme répond à leurs besoins.

« La flexibilité vient probablement en tête de liste lors du choix d’un programme PpH, souligne Laura Babbitt, directrice, Produits PpH, P&WC, à Little Rock en Arkansas. Le fournisseur PpH doit bien connaître l’appareil et le type de missions qu’il réalise. À titre d’exemple, il doit prendre en compte qu’un appareil qui effectue de nombreux atterrissages a des besoins de maintenance bien différents de ceux d’un appareil qui en effectue peu. »

À ses yeux, pour qu’un plan PpH soit efficace, le fournisseur doit accepter le risque en fonction de sa connaissance du moteur et de sa performance. Il n’y a rien de pire que de voir son fournisseur PpH demander plus d’argent s’il y a un imprévu avec le moteur.

Directrice marketing, Service client, P&WC, à Longueuil au Québec, Stéfanie Corriveau est aussi spécialiste du programme PpH : « Outre le type de missions, il faut considérer la destination, indique-t-elle. Un appareil de longue portée peut vous mener dans des régions éloignées. Or, vous aurez besoin d’un fournisseur PpH apte à s’occuper d’un avion immobilisé au sol (AOG) n’importe où dans le monde, même dans des zones reculées. »

Laura Babbitt fait quant à elle référence à une étude récente selon laquelle le programme PpH approprié peut augmenter la valeur résiduelle d’un appareil de plus de deux millions de dollars après cinq ans. Menée par Asset Insight, l’enquête portait sur un jet Embraer Phenom 300 équipé de deux moteurs PW535 et sur le programme de maintenance Eagle (ESP®) payable à l’heure de P&WC. Elle établissait le prix d’un appareil neuf à 8 950 000 $. Or, au bout de cinq ans, la valeur du Phenom 300 dont les moteurs étaient couverts par le programme ESP® s’élevait à 6 607 986 $, comparativement à seulement 4 189 227 $ sans cette même couverture. Force est d’admettre que de choisir le plan adéquat pour son appareil est crucial lorsque de telles sommes sont en jeu.

Laura est d’avis que certaines questions administratives s’imposent lorsqu’on s’informe sur un plan PpH : est-ce que les frais d’inscription ne sont qu’un coût additionnel sans aucune valeur ajoutée ? Le programme comporte-t-il une clause « heures minimales de vol » ? Une telle clause irait à l’encontre du concept de facturation à l’heure. En effet, pourquoi payer pour des heures où l’avion ne vole pas ?

Selon Stéfanie, il faut aussi se demander dans quelle mesure le programme PpH s’intégrera aux produits DPHM (diagnostic, pronostic et gestion de l’état). Les produits DPHM favorisent la création d’un environnement d’entretien prévisible et peuvent être utilisés pour orienter la maintenance selon l’état, mentionne-t-elle, ce qui peut prolonger l’intervalle entre les révisions (TBO). S’ils sont bien intégrés, les plans PpH et les produits DPHM permettent une formidable combinaison qui apporte des bénéfices à long terme. » Elle note par ailleurs que le programme ESP® comprend la surveillance des tendances moteur, qui met à profit les produits DPHM.

Laura conclut : « Au bout du compte, un bon programme PpH devrait vous simplifier la vie, pas l’inverse. Il faut prendre le temps d’évaluer les options avant de trouver celle qui allie simplicité et tranquillité d’esprit. Après tout, outre l’acquisition de l’appareil, les coûts de maintenance constituent la plus grande dépense. N’est-il donc pas judicieux d’essayer de rentabiliser chaque dollar investi ? »

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